dimanche 21 février 2010

L'Autre Saint-Jean, édition 2010. Commetra-t-on les mêmes erreurs?


En tant que citoyen de l'arrondissement Rosemeont-Petite-Patrie. Je prends la peine d'écrire mon espoir de voir notre Fête Nationale célébrée comme il se doit cette année. Les déboires médiatiques entourant la mise en place de l'événement «L'Autre St-Jean» et la présence d'artistes anglophones de Montréal. Comme dans toutes dérives médiatiques, les mots ont été très durs. On a même parlé de «bilinguiser» notre fête nationale. Étant donné la décision de renouveler l'expérience cette année, j'espère que certaines valeurs seront respectées quant à la façon de nous célébrer.

Or, je ne crois pas que c'est une question de «bilinguiser» quoi que ce soit mais bien de cerner les valeurs à célébrer. On peut très bien avoir un Festival des Voix d'Amérique pour faire valoir les valeurs partagées entre une culture francophone et anglophone du continent nord-américain et, pourquoi pas, la présence massive d'une culture latine issue de l'Amérique du Sud.

Mais on se tue depuis 1834 (littéralement) à faire valoir notre culture nationale intégrante et intégrée dans le paysage Québécois. Le jour de notre fête nationale, on ne fête pas n'importe quoi. Et on ne chante pas n'importe quoi non plus.

J'avais la même opinion face à la commémoration de la bataille des plaines d'Abraham avec une reconstitution guerrière : elle aurait bien pu se faire un autre jour dans un cadre ludique. Les détracteurs avaient bien raison de dire que ce genre de chose s'était réalisé ailleurs. Mais le jour même de cette commémoration est un espace de réminiscence solennelle. Un devoir de mémoire et de respect. Il y a des événements qui servent à remettre les pendules à l'heure. Et notre Fête Nationale est la pionnière de cette mission.

Les mots de Mario Beaulieu méritent d'être réactualisés. Rien n'empêche de souligner la contribution culturelle de tous les peuples venus enrichir notre patrie - les patriotes n'étaient-ils pas constitués d'une union plurielle -, mais la réalité socio-culturelle confirme notre mollesse collective face à l'Histoire. En 1834, c'était également l'année des 92 résolutions des élus du Parti Patriote, avec les conséquences que l'on connait. Les rébellions de 1837-1838. Pour certains d'entre nous, le rêve républicain demeure bien réel et la déclaration d'indépendance d'alors rédigée par Robert Nelson répondait à une réalité antérieure. Soulignons, entre autre chose, la formation d'un Bas-Canada bilingue.

Nous n'en sommes plus là. Lors des balbutiements du Mouvement Souveraineté-Association (MSA), René Lévesque avait parcouru le Canada pour exposer aux minorités francophones la nécessité de créer un État francophone qui agirait comme repère identitaire, un peu comme les juifs qui ont bercé le rêve d'Israël pendant presque deux millénaires (c'est fou comme j'ai peur de subir l'affaire Michaud quand je fais de tels comparatifs).

J'en profite pour déplorer une anecdote malheureuse. J'ai «osé» dénoncer les propos d'un membre de Lake of Stew qui a déversé son fiel sur la mémoire de René Lévesque lors d'une entrevue avec Bang Bang en plus de déclarer que la nationalisme Québécois était mort (pourquoi voulait-il fêter la fête nationale dans ce cas?). J'ai aussi déploré la présence massive de policiers, de clôtures et de gardiens de sécurité qui m'avaient empêcher d'apporter mon drapeau sur le site. J'ai dénoncer cela sur la page Facebook du maire François Croteau que j'ai supporté et que je supporte toujours depuis la campagne électorale dans le quartier Rosemont Petite-Patrie. Résultat: il m'a bloqué!

Il n'y a rien de pire que le sectarisme quand il se produit entre nous.

Mise à jour : M. Croteau a communiqué avec moi pour m'indiquer qu'il accuse une certaine paranoïa face à aux commentaires qui se retrouvent sous ses publications sur le site de Facebook. Suivant l'histoire d'un commentateurs qui a réouvert le «dossier Benoît Labonté» dans un commentaire laissé sur le profil de M. Croteau, celui-ci prend certaines précautions. et il est libre de le faire étant donné que cet espace du Web lui appartiens et il en est responsable.Éviter de voir des journalistes (d'un journal en Lock-out) remuer les braises de la controverse de l'année dernière. sur son dos est tout à fait normal.

Je pardonne.à M. Croteau et je prend la peine d'amender mon texte en conséquence. Ayant pris la peine de communiquer avec moi le motif qui l'a conduit à ce blocage, c'est tout à son honneur. Il faut dire que je n'étais pas tant choqué qu'intrigué par sa réaction car j'ai toujours voulu nuancer ce débat.

Morale de cette histoire : maudits journalistes, que dire, maudits scabs!

Voici, d'ailleurs, son explication de la situation :

« En tant qu’élu municipal, il serait inacceptable de refuser à une OSBL de tenir un événement sur la base idéologique ou partisane. Dans la mesure ou un événement respect les règles prescrites, ce serai antidémocratique de refuser. Ce serait même dangereux pour la liberté de le faire. Cela n’a aucun lien avec une allégeance nationale! Autre précision, ce n’est pas C4 production qui organise cet événement, mais bien une OSBL. Ce n’est pas non plus la société culturelle Louis-Hébert. Il faut également préciser que l’Autre St-Jean n’est pas reconnu par le Mouvement national des Québécois (MNQ). En ce sens, cette fête n’est pas reconnue comme une fête nationale. Il s’agit, comme le nom le dit, une autre St-Jean. Nous avons le droit de le dénoncer et la meilleure façon d’exprimer notre désaccord, outre le dire, c’est de ne pas y participer. Il y aura une fête nationale au parc Molson, et ce, sous l’égide du MNQ. Cette fête sera LA fête nationale dans Rosemont-La-Petite-Patrie. Pour ce qui est des propos de M. Beauregard, j’ai écrit à ce dernier pour expliquer les raisons. Il y a eu, il y a 3 semaines, des personnes ont fait des débats virulents sur mon mûr FB. Ces débats se sont retrouvés en première page du Journal en lock-out. Dans ces circonstances, je fais un excès de zèle sur le contrôle de mon mur, et j’en suis désolé. Depuis ce malheureux événement, j’exerce une excessive prudence qui me rend moi-même inconfortable. Sincèrement désolé pour ceux qui se sentent brimés. Désolé envers M. Beauregard. Mon objectif n’est en aucun cas de censurer le débat, bien au contraire. Pour la suite des choses, continuez à vous exprimer, heureusement, notre démocratie nous le permet. Vivement les débats pour faire avancer notre société, et ce, dans le respect de tout un chacun.»