vendredi 4 juin 2010

La loi 103 et le droit de dissidence

Ainsi, le gouvernement du Parti Libéral du Québec a déposé le projet de loi 103 afin d'officialiser un droit de dissidence monnayable à la loi 101. La loi 101, faut-il le rappeler accordait le privilège à l'État du Québec d'intégrer exclusivement les francophones et les immigrants au système publique francophone tout en concédant à la minorité historique anglophone le droit de conserver son propre réseau d'enseignement. Lors de son dépôt en 1977, René Lévesque a lutté, au sein même de son cabinet, pour préserver ces droits afin de ne pas faire subir aux anglophones ce que les francophones ont subit hors de nos frontières nationales.

Maintenant, certains esprits tordus croient qu'il serait juste et normal de permettre à toute la population d'accéder à ce droit historique des anglophones. Je me demande : à quelle fin? Serait-ce au nom de ce droit de dissidence que s'accorde Lal Khan malik, président de la communauté musulmane ahmadiyya du Canada, rapporté par Le Devoir le 29 mai dernier? Quand cesserons-nous de nous culpabiliser de vouloir être un peuple normal qui veut intégrer ses concitoyens avec dignité comme le font les autres peuples du monde, soit par l'enseignement et la culture? Si certains veulent tant envoyer leurs enfants à l'école anglophone, il existe des provinces voisines et même des États américains voisins où ils peuvent le faire. Après tout, le voyage forme la jeunesse.

Au fond, pour préserver le droit exclusif de l'État québécois d'octroyer un enseignement dans sa langue officielle il n'y a que deux solutions. Employer la clause dérogatoire prévue dans la constitution canadienne qui nous a été imposée, ce qui serait un moindre mal à l'adaptation de cette constitution à notre mesure, compte tenu que tous les fédéralistes persistent à dire que «le fruit n'est pas mûr». Sinon, l'indépendance nationale pour nous libérer définitivement de cette constitution.