vendredi 13 avril 2012

Régression culturelle

Le gouvernement actualise ses griefs envers les étudiants mobilisés comme l'action démocratique du Québec magasinait son programme de parti dans les pages du Journal de Montréal. Nous avons pourtant tous déjà vu ces mêmes élus «rassembler» des élites intéressées pour réfléchir et poser des conclusions permettant de faire avancer le Québec. Je pense au comité consultatif de Raymond Bachand qui a mis sur pied sa «révolution culturelle». Lui-même a parlé de ces discussions autour du budget de 2010-2011 comme une façon de préparer la population à l'inévitable détermination de ce gouvernement. En sommes, et peut-être M. Bachand l'a-t-il déjà reconnu lui-même candidement, il s'agissait d'une propagande bien planifiée pour conditionner les masses. Et merci à certains médias tendancieux qui ont pris le relais. Certains, pas tous, car il se trouve encore des journalistes capables de s'indigner. Et je les en remercie.

Bref, il est dommage qu'on porte en définitive autant d'attention à un individu qui va plaider le droit à l'individualité en court alors que 200 000 carrés rouges se sont rassemblés pour faire valoir la force du nombre sous l'égide d'un slogan vieux de 60 jours.


Mais je tiens à marquer ma sympathie pour ceux qui s'indignent depuis 60 jours. Je remercie ceux qui marchent pour moi. Moi, je suis paralysé dans un goulot d'étranglement. Moi, je suis un exemple des défauts de ce système de financement d'étude. Trop souvent, j'ai dû choisir entre la quittance et la performance scolaire. J'ai tenté en vain de combiner études à temps plein et travail à temps plein. Aujourd'hui, j'entretiens une relation vicieuse à un système de prêt qui ne profite finalement qu'à une institution financière. Demain encore, je serai le pain et le beurre de ce système qui se nourrira de ma pitance. Et elle a intérêt à me garder à son crochet longtemps.